Le petit orgue du chœur

 

Travée XI

 

   
 

 Unique dans la clôture du choeur, ce petit orgue portatif est joué par un amour.

On voit parfaitement la main droite sur le clavier et une partie du bras derrière pour actionner le soufflet.

Cette représentation mesure 2,6 cm à sa partie la plus haute.

Voir et entendre l'instrument restitué   

Un autre orgue est sculpté auprès de Jubal

 

 

 

 
Les orgues miniatures de la Cathédrale de Chartres

Analyse

 

L'orgue portatif de la clotûre du choeur (XVIe siècle)

 

La sculpture représente un ange jouant d'un petit orgue portatif à sept tuyaux. Sa main droite est posée sur les touches pendant que sa main gauche actionne un soufflet derrière l'instrument, soufflet qu'on ne voit pas. Une sangle passe autour de son cou et derrière l'instrument. Aucune attache n'est visible sur l'instrument. Le diamètre des tuyaux est dégressif. On distingue quatre touches, à priori de forme rectangulaire, à droite de la main de l'ange. Une barre lattérale permet le maintien des tuyaux sur le sommier. L'instrument est de très petite taille. Il n'est déjà probablement plus joué au XVIe siècle. Il s'agirait plutôt d'une évocation d'un petit orgue portatif de jongleur. On peut le rapprocher de l'orgue portatif également joué par un ange, sculpté sur une maison à colombage du XVIe siècle, rue Joubert à Auxerre.

Conclusion : le problème principal concernant la reconstitution de ce petit organetto est celui de sa datation.

En effet, l'orgue portatif disparaît au XVIe siècle. Les instruments représentés pendant cette période (anges, Sainte Cécile) ne reflètent donc pas la réalité d'une pratique instrumentale. Il faut alors chercher dans les témoignages antérieures les éléments permettant une reconstitution historiquement et musicalement valable. Il semble que la meilleure piste de reconstitution de l'orgue portatif de la clôture du choeur de la cathédrale de Chartres soit la réalisation d'un petit orgue portatif de jongleur, avec deux rangées de sept tuyaux. En effet, même si une seule rangée est visible, rien ne s'oppose à la réalisation d'un instrument standard pour l'époque, à deux rangées de tuyaux. Ce qui offrira plus de possibilités de jeu. Même si le clavier des orgues portatif est chromatique aux XIVe et XVe siècles, je préconise un clavier diatonique, avec un ambitus d'une octave et une sixte, ce qui permettra plus de possibilités de jeu qu'une étendue d'une octave chromatique. En effet, on peut tout à fait concevoir l'existence de petits instruments de jongleurs, diatoniques, aux XIVe et XVe siècles. La taille des tuyaux étant très petite (1 pied), je propose donc un ambitus allant du do4 au la5, avec le si bémol. Concernant la forme des touches, on peut parfaitement opter pour des clés rectangulaires, avec un espace entre chaque clé, à la place des touches « modernes ». Mais, pour ce genre d'instrument, un clavier à boutons est tout à fait envisageable. Il offrira d'ailleurs une bonne solution les boutons pouvant être de petite taille, prenant donc moins de place sur une seule rangée que des touches. Le si bémol et le si naturel seront placés côte-à-côte. Concernant le soufflet, je préconise un petit soufflet à éclisses avec trois plis. Il faut prévoir un système d'attache sur l'instrument, afin d'y faire passer la sangle. En effet, de petite taille et de faible poids, ce petit organetto sera principalement joué debout, en marchant ou en dansant.

À La Hellaye, le 19 novembre 2013.

Christophe Deslignes

  
     

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